jeudi 20 novembre 2008

Avec la crise capitaliste, les communistes remettent Marx au goût du jour


AFP, le 20 novembre 2008 à 08h33

Par Yana MARULL

BRASILIA, 20 nov 2008 (AFP) - Après avoir fait profil bas pendant des années, les communistes du monde entier remettent Marx au goût du jour en profitant de la crise financière mondiale qui ébranle le capitalisme.
Depuis la chute du mur de Berlin en 1989 et la victoire de l'économie de marché, le vent de l'Histoire paraissait avoir balayé les vieilles recettes marxistes.
Mais aujourd'hui, tout change.
"Cette crise, avec des effets très durs pour les travailleurs et les pauvres, est un acte d'accusation du capitalisme. Elle crée un climat propice pour dénoncer le système capitaliste et pour présenter un autre choix", a déclaré à l'AFP José Reinaldo Carvalho, secrétaire des relations internationales du Parti communiste du Brésil (PCdoB).
Le PCdoB accueille, de vendredi à dimanche, soixante-treize partis frères dont ceux de Chine, de Cuba, de Bolivie, d'Inde, d'Italie, d'Espagne, de Russie et des Etats-Unis. Cette 10è
Rencontre internationale des Partis communistes et ouvriers se tiendra à Sao Paulo, le poumon économique du Brésil.
"On nous avait promis un monde de paix et de prospérité après la chute du communisme et ce n'est pas ce que l'on voit. C'est pourquoi, alors que le monde succombe à une gigantesque crise capitaliste, nous sentons un intérêt croissant pour ce que les communistes ont à dire", a affirmé à l'AFP le secrétaire général du PC britannique, Robert Griffiths.
Le Comité central du PC portugais qui a organisé la semaine dernière une mobilisation sur le thème "Ca suffit les millions pour les banques!" estime que la crise révèle "les limites historiques du capitalisme et confirme la validité des thèses du
marxisme-léninisme".
En définitive, "Marx avait raison", proclament de leur côté les communistes américains, parmi les plus attendus à la rencontre après l'élection à la Maison blanche du démocrate Barack Obama.
Des messages similaires apparaissent sur les sites officiels des partis communistes du monde entier.
"C'est le moment de savoir de quel type d'économie nous avons besoin", a affirmé il y a quelques jours le secrétaire général du PC espagnol, Francisco Frutos, appelant les communistes à jouer un rôle plus actif. Quant au secrétaire du PC argentin, Patricio Echegarai,
c'est "le moment pour la gauche de s'enthousiasmer et de se regrouper", selon ses déclarations à l'AFP.
La réunion de Sao Paulo devait déboucher sur des propositions de solutions alternatives à la crise financière.
Elle recevra des représentants des cinq derniers partis communistes encore au pouvoir: la Chine, Cuba, la Corée du Nord, le Vietnam et le Laos.
Unir des courants communistes qui se sont opposés durant des décennies sera également un autre défi de la rencontre, selon le Brésilien Carvalho.
Ironie du sort, la Chine, qui est devenue au cours des dernières années l'un des grands acteurs de l'économie de marché, est vue maintenant comme une possible bouée de sauvetage.
"La Chine a montré que la planification de l'économie et la propriété publique ont eu un rôle vital dans son rapide développement économique et social", a estimé le dirigeant des communistes britanniques.
L'an dernier, la rencontre internationale des PC avait eu lieu à Minsk, au Bélarus, dans le cadre du 90ème anniversaire de la Révolution russe.

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