lundi 10 novembre 2008

Barack Obama : Une victoire programmée par le Nouvel Ordre Mondial ?




Mondialisation.ca, Le 9 novembre 2008




« Il faut que tout change pour que rien ne change. »

Guiseppe Lampedusa

Comme il était prévisible depuis plusieurs semaines, Barack Obama sera le prochain président des Etats-Unis, et l’enthousiasme n’avait jamais été aussi délirant pour un candidat depuis John Kennedy en 1960. Le taux de participation (65%) serait le plus haut depuis 1908 et ses bureaux d’enregistrements des électeurs les bureaux de vote ont été débordés par des foules enthousiastes. Toute la presse occidentale « mainstream » a encensé unanimement le candidat démocrate. La machine de propagande sans précédent a fonctionné à merveille.

Au cours des précédentes campagnes elle avait loué, en 1992 et 1996, le démocrate Bill Clinton, qui n’a cessé de bombarder l’Irak pendant ses deux mandats avec des armes à uranium appauvri, et a renforcé l’embargo qui a causé la mort d’un million et demi de personnes (dont un tiers d’enfants), après avoir mené une autre guerre nucléaire en Yougoslavie... Elle a ensuite adoré son complice dans ses crimes contre l’humanité, Albert Gore, et continue, depuis l’échec de celui-ci, d’accuser le méchant Ralph Nader d’être responsable de l’élection de Bush en 2000. Et elle avait souhaité la victoire de l’intellectuel falot Kerry, aux positions encore plus bellicistes que G.W. Bush sur l’Iraq. En ce qui concerne Obama, elle a mis cette fois l’accent sur sa jeunesse et surtout sur sa « race » (alors qu’il est métis, et non Africain-Américain, et de culture occidentale) - comme elle l’avait mis sur le genre d’Hillary Clinton. En cela l‘Amérique blanche pourra enfin se racheter de son passé esclavagiste et ségrégationniste.

Après les deux mandats de G.W. Bush (le président le plus impopulaire le l'histoire des Etats-Unis), marqués par deux guerres d’agression qui ont lourdement grevé le budget du pays (600 milliards de dollars pour Iraq selon le prix Nobel d‘économie Joseph Stiglitz, beaucoup plus selon d‘autres sources) et largement contribué à son endettement, la grande majorité du peuple américain, qui aspire à un changement politique profond, a placé tous ses espoirs dans jeune sénateur ambitieux de l’Illinois, l’identifiant à Kennedy et à Martin Luther King. Barack Obama a ainsi suscité l'espoir et l'euphorie dans les classes défavorisées, les Africains-Américains - et les noirs et les progressistes du monde entier. Le premier métis à représenter un grand parti à la présidentielle, qui possède un réel génie politique, un charisme et des talents oratoires exceptionnels, a eu notamment l’habileté de reprendre dans ses discours le ton et les thèmes de ces deux héros historiques dont l’Amérique est si fière. Il a prononcé son discours d’intronisation à la candidature du parti démocrate le jour du 45e anniversaire du discours fameux de Luther King, « I have a dream». Ses principaux slogans de campagne, concoctés par ses conseillers en communication, étaient: « Oui, nous le pouvons » (« Yes we can ») et «nous changerons ensemble ce pays, et le monde».

Sur la seule base de son programme des primaires, et sur ses discours populistes, il a obtenu le soutien d’intellectuels comme Noam Chomsky, et d’artistes renommés engagés de longue date dans le mouvement anti-guerre (comme Joan Baez, Patti Smith, Bruce Springsteen, Bob Dylan, Michael Moore, Susan Sarandon…), d’Africains-Américains (Stevie Wonder, Spike Lee), alors que son « concurrent » John MacCain n’a obtenu l’appui que des acteurs d’extrême droite Arnold Schwarzenegger et Sylvester Stallone.

La face cachée de Barack Obama

Alors que les foules se sont enflammées pour le sénateur de l’Illinois, sans aucun argument autre que la couleur de sa peau, sa jeunesse ou sa compassion pour sa grand-mère mourante (blanche) qui l’a élevé, et en se basant seulement au programme qu’il avait opposé à celui d’Hillary Clinton lors des primaires, nous voulons ici nous attacher à son comportement au fil des mois et à ses positions politiques, affichées sur son site.

Barack Obama est un belliciste très dangereux

« Je construirai une armée du XXIe siècle et un partenariat aussi puissant que l’alliance anticommuniste qui a remporté la guerre froide, afin que nous demeurions partout à l’offensive, de Djibouti à Kandahar. »

Barack Obama

Alors que pendant les primaires, il s’était opposé à Hillary Clinton sur l’Iran, promettant de rencontrer sans conditions le président de ce pays lors de sa première année de mandat, il a annoncé, juste après l’annonce officielle de sa victoire, lors de son discours du 4 juin à l’AIPAC, le puissant lobby pro israélien, qu’il ferait « tout ce qui est en son pouvoir « pour empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire. Tout ! », n’excluant pas une intervention militaire, s’alignant ainsi sur les positions du gouvernement israélien. La chaîne de télévision NBC a même noté que sa menace « ressemblait aux menaces prononcées par George W. Bush ».

Alors que McCain a suggéré qu'il serait prêt à accepter un accord qui permettrait à l'Iran de produire de l'uranium sur son territoire, Obama a déclaré qu'il ne l’admettrait pas, précisant qu'il ne donnerait pas aux Nations Unies un “droit de veto” sur une décision d'attaquer les installations nucléaires iraniennes). Comme le note Bill Van Auken, « Le caractère belliciste souvent prêté à McCain, par opposition à Obama, repose beaucoup plus sur ce que l’on perçoit du caractère du premier (emporté, incontrôlé) par rapport au caractère du second (calme, mesuré). Sur les intentions politiques affichées, il est vrai qu’Obama ne paraît certes pas moins belliciste que McCain. »

A la réunion de l’AIPAC, Obama s’est déclaré un « véritable ami d’Israël » et il a proclamé la « Sacro-sainte sécurité » de cet Etat, liée à la création de deux Etats (les Palestiniens n’ont pas « droit à d’un état », mais « besoin d’un état ». Il affirmé que Jérusalem « restera la capitale d’Israël et restera indivisible », ce qu’aucun candidat n’a osé le faire auparavant. Il s’est engagé à « maintenir la supériorité militaire de l’État hébreu » afin de combattre « toute menace provenant de Gaza ou de Téhéran ». Il a également promis à Israël de lui accorder 30 milliards de dollars d’aides militaires supplémentaires.

Il s’était opposé à l’agression de l‘Iraq en 2002, et s’était prononcé pour le retrait des troupes US pendant les primaires, mais son calendrier est devenu de plus en plus flou au fil des mois. Il admet que dans certaines circonstances il pourrait décider de prolonger l’occupation. Il estime que les menaces contre les Etats-Unis ont grandi, de l’Afghanistan à l’Iran et qu’il faut se concentrer sur la lutte contre les Talibans, « responsables des attaques du 11 septembre ». Dans le cadre de cette « guerre juste », il estime que le pays a besoin d’y « renforcer les troupes…, de plus d’hélicoptères, de services de renseignements plus performants… pour accomplir (sa) mission là-bas » (cité dans le New York Times, 14 juillet 2008).

Il est venu en Europe pour demander à ses dirigeants de renforcer la présence de leurs troupes en Afghanistan, déclarant par exemple en France: « Nous devons gagner cette guerre, car les terroristes peuvent attaquer Paris tout aussi bien que New York ». Selon le Sunday Telegraph, il a formulé récemment la même demande à la Grande-Bretagne. En outre, il a ajouté qu’il pourrait être amené à attaquer le Pakistan dans le cadre de la “chasse contre les terroristes ».

En vue de « reconstruire la Défense pour les tâches du XXIe siècle », il prévoit d’augmenter les forces terrestres de 90.000 hommes, d’investir dans la préparation d’interventions spéciales pour contenir des insurrections...

Son colistier Joseph Biden était pour un « ticket » Kerry-MacCain en 2004. Au temps où il était membre de la commission des affaires étrangères, il avait incité le président Clinton à armer les musulmans de Bosnie et à intervenir à Kosovo (en déposant une résolution au Congrès co-écrite avec John MacCain, un ami de longue date). Après le 11 septembre, il a affirmé que les Etats-Unis n’avaient « pas d'autre choix que d'éliminer Saddam Hussein ». Il a proposé en 2006 la partition de l’Iraq entre sunnites, chiites et Kurdes, chère à l’état d’Israël. Quant à l’ancien colistier d’Albert Gore, Joseph Lieberman, il a cette fois pris position en faveur du candidat Républicain.

Ses conseillers en politique étrangère les plus influents sont des faucons démocrates, comme Anthony Lake, un ancien conseiller sur la sécurité nationale de l’administration Clinton (l’un des architectes des interventions militaires dans les Balkans et en Somalie) et Dennis Ross, qui a travaillé pour le Conseil de sécurité nationale de Reagan (notamment avec Paul Wolfowitz). Ross, partisan d’une ligne très dure contre l’Iran pourrait succéder à Condeleeza Rice.

Obama se déclare ennemi des pays d’Amérique latine qui ont déclaré leur indépendance des Etats-Unis, comme le Venezuela de Chavez et la Bolivie d’Evo Morales. Il affirme sur son site de campagne que G.W. Bush n’a pas été efficace vis-à-vis des « démagogues » du sous-continent et qu’il fera tout pour rendre la liberté à Cuba, à commencer par la libération des prisonniers politiques : les États-Unis doivent y exporter la démocratie (comme en Iraq ?). Il est pour le maintien de l’embargo.

Des promesses en matière de politique intérieure impossibles à tenir

Si la politique extérieure reste aussi agressive que celle de ses prédécesseurs, on se demande où Obama trouvera l’argent pour rétablir un minimum de justice sociale dans son pays. Les sept années de croissance ininterrompue des États-Unis n'ont profité qu'à la petite minorité des plus riches, au détriment des travailleurs pauvres, des chômeurs, des Africains-Américains et de tous ceux qui sont expulsés par milliers de leur maison qu’ils ne peuvent plus rembourser. Les inégalités se sont creusées et les conditions de travail se sont détériorées. C’est pourquoi beaucoup de pauvres, parmi lesquels de nombreux anciens électeurs républicains, ont placé tous leurs espoirs dans Barack Obama, bien qu’il ait voté avec les Républicains pour le plan Paulson, ce cadeau monstrueux de 700 milliards de dollars fait aux « banksters » - la plus grande escroquerie financière de l’Histoire.

Bill Clinton avait promis une couverture de santé pour les plus démunis et une redistribution sociale plus équitable au cours de sa campagne de 1991. Mais, pendant ses deux mandats, il a remis en cause des acquis sociaux existants, cependant qu’il augmentait le budget militaire.

Obama n’est pas partisan de l’Etat-Providence, il ne s’adresse pas aux classes pauvres, mais aux classes moyennes, en voie de paupérisation. Il n’est pas partisan d’une couverture médicale universelle. Il veut rendre les travailleurs « plus mobiles et moins résistants aux changements ». Selon lui, les inégalités seraient dues à des différences dans les niveaux de formation et de compétences, et non à « un transfert radical et historiquement sans précédent de la richesse, des travailleurs vers les propriétaires du capital », note Bill van Auken, qui poursuit: « L’essence de l’approche d’Obama sur les questions économiques, comme l’ensemble de sa candidature, est de chercher à réconcilier l’irréconciliable. Il dit avoir de la sympathie pour les chômeurs, ceux qui n’ont pas de couverture-maladie… sans exprimer la moindre hostilité envers les parasites financiers responsables de ces conditions : les PDG aux salaires mirobolants, les gestionnaires de fonds de placement à risque, les investisseurs banquiers et les spéculateurs de biens de consommation ».

Après Albert Gore (pressenti pour être en charge des questions environnementales dans la nouvelle administration), qui avait vanté les vertus écologiques de l’énergie nucléaire dans son livre « Earth in the Balance », le manifeste du parti démocrate sur le sujet en 2000, Obama estime que cette source d’énergie reste d’actualité dans le contexte du changement climatique.

Par ailleurs, il veut préserver le 2e amendement de la Constitution américaine, qui autorise le port d'armes, et il est partisan de la peine de mort dans certains cas, comme le viol d’enfants.

Les États-Unis gouvernés par un parti unique: les « Republicrats », à la solde du complexe militaro-industriel, des grandes corporations et d’Israël

Plus que jamais, la collusion des deux grands partis, qui forment une « hydre à deux têtes », selon la formule de Ralph Nader, est patente. Barack Obama a obtenu le 18 octobre dernier, après l’avoir courtisé pendant des mois, le soutien de Colin Powell, ancien chef d’état-major des armées américaines, ancien secrétaire d’Etat de Georges W. Bush. C’est le discours de Powell devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, le 5 février 2003, qui a permis à l’administration Bush de déclencher l’agression contre l’Iraq, à l’origine de plus de 1.200.000 morts (The Lancet) et d’éradiquer quasi totalement l’Iraq de la carte du monde. « Ce matin, un grand soldat, un grand homme d’Etat et un grand Américain s’est rallié à notre campagne pour changer l’Amérique”, a déclaré Obama (Les Echos, 27 octobre 2008). Avant l’Iraq, ce « grand homme » s’était également distingué en faisant tout pour dissimuler le massacre de My Lai au VietNam.

De nombreux autres Républicains, souvent anciens membres de l’administration Bush ou Reagan, se sont ralliés à lui, et il existe même des sites de « Républicains pour Obama ». La femme de Cheney, autre grand criminel de guerre, a révélé à la télévision que son mari était « un cousin au 8e degré » d’Obama, qui s’est empressé cette annonce, parlant de « Dick Cheney, mon cousin ». Dans son brillant livre-programme, L’Audace d’espérer, « Barack Obama dit des Républicains « comprendre (leurs) motivations et reconnaître chez eux des valeurs [qu’il] partage ». Il a rendu hommage à l’ancien président Bill Clinton pour avoir « extirpé du Parti démocrate certains des excès qui l’empêchaient de gagner les élections » (cité par Serge Halimi, Le Monde Diplomatique, septembre 2008).

Le Congrès, à majorité démocrate depuis les élections de 2006 grâce aux voix des pacifistes, a approuvé le financement des guerres contre l’Afghanistan et l’Iraq, permis la construction de l’ambassade des Etats la plus grande dans le monde à Bagdad ainsi que l’installation de bases permanentes en Iraq, et refusé de lancer une procédure d’Impeachment contre « les criminels récidivistes » (Ralph Nader) Bush et Cheney.

Lors de son premier débat avec John McCain, le 26 septembre, Barack Obama a déclaré qu’il voulait «restaurer la position des États-Unis dans le monde» et qu’il fallait que les Américains comprennent que «la perception entretenue par le monde à l’endroit des États-Unis allait faire la différence dans la capacité de travailler ensemble, notamment pour déraciner le terrorisme». Dès mars 2008, il annonça: « Ma politique étrangère se veut un retour à la politique réaliste et bipartisane du père de George Bush, de John Kennedy et, à certains égards, de Ronald Reagan ».

Une machine de propagande gigantesque pour Obama, et un black out total sur les autres candidats

De même que lors des primaires, les candidats à l’investiture des deux grands partis, comme Ron Paul (Républicain anti-guerre) ou Dennis Kucinich (aile gauche des Démocrates, le favori des pacifistes) avaient été occultées pendant les primaires, les « troisièmes » candidats ont été totalement ignorés : Ralph Nader, Cinthya MacKinney (la candidate des Verts, ancienne sénatrice démocrate anti-guerre africaine-américaine), Bob Barr (parti libertarien), Jerry White (Socialist Equality Party)...

La machine de propagande du candidat Obama était extrêmement puissante… Le coût de la campagne de 2008 devrait coûter au total plus de deux milliards de dollars » (selon le Center for Responsive Politics), le candidat démocrate ayant bénéficié du double de la somme de son concurrent, soit 639,2 millions de dollars, dont seul un quart seulement proviendrait de petits donateurs. En fin de campagne, Barack Obama a fait diffuser un publi-reportage de 30 minutes de trois millions de dollars sur sept grandes chaînes de télévision nationales. Ses spots publicitaires ont été quatre fois plus nombreux que ceux de McCain dans les dix-huit « Swing States » (Etats où sont élection n’était pas assurée). Obama, a orienté ses clips de campagne sur Internet (qui a joué un rôle important dans l’élection) essentiellement en direction des jeunes et des minorités raciales, alors que l’Amérique blanche est en passe de devenir minoritaire aux Etats-Unis. Il aurait ainsi obtenu 70% des votes chez les nouveaux électeurs. (1)

Face à ce déluge de dollars distribués au parti unique par les grandes corporations, les candidats des petits partis, dont la plupart des électeurs américains ne connaissaient même pas l’existence, n’avaient aucune chance d’obtenir un score honorable. Par exemple, Ralph Nader, uniquement financé par des petits donateurs et l’aide légale de l’Etat, a collecté au total 4 millions de dollars soit l’équivalent de ce qu’Obama a recueilli en moyenne par jour !

En outre, depuis que l’outsider Ross Perot a obtenu plus de 18% des voix en 1992, les petits partis sont exclus des grands débats télévisés, qui ont un poids déterminant dans le résultat final.

L’élection d’Obama aurait-t-elle été programmée de longue date ?

Pour conserver leur hégémonie dans le monde, les Etats-Unis ont besoin de redorer leur image, très dégradée par les deux mandats de « Bush l’idiot », le président le plus impopulaire de toute l’histoire des USA. Le choix de MacCain, un candidat âgé, falot, peu brillant, peu avenant et homme du passé (associé à la guerre du VietNam), dans lequel ne pouvaient se reconnaître les nouvelles générations d’Américains, a inéluctablement favorisé l’élection de Barack Obama. MacCain et sa colistière extrémiste Sarah Palin auraient pu être utilisés comme repoussoirs pour mieux faire élire le candidat démocrate.

D’autant que les Américains sont préoccupés plus que jamais par leur situation sociale, depuis la « crise financière » - survenue à un moment fort opportun pour le candidat démocrate-, et qu’ils sont opposés à une large majorité (deux tiers) à des interventions à l’étranger, qui grèvent lourdement le budget de l’Etat alors que toutes les infrastructures du pays se dégradent (dans les secteurs-clefs comme l‘éducation, la santé, les transports…). C’est ce courant majoritaire anti-guerre qui avait permis aux Démocrates de reprendre le contrôle du Congrès en novembre 2006.

D’autres questions se posent auxquelles il est difficile actuellement de trouver des réponses : pourquoi le même Colin Powell a-t-il prévu des « événements très graves » qui se produiraient en janvier 2009 pour « tester » le nouveau président ? Cela a-t-il un quelconque rapport avec le soutien de Powell qui était convoité par Obama ? Joseph Biden a prévu lui aussi des événements graves dans les mois suivant l’élection. Par ailleurs, John Bolton, l’ancien ambassadeur aux Nations Unies, un faucon notoire, a prédit qu’Israël pourrait attaquer l’Iran après l’élection, avant l’intronisation du nouveau président (The Daily Telegraph). Faut-il alors redouter de nouveaux attentats terroristes qui fourniraient l’alibi idéal à Obama pour ne pas suivre son programme (celui des primaires, conçu pour conquérir les progressistes, qui sont depuis restés subjugués par le candidat, en dépit de sa radicalisation à la droite extrême).

Comme l’écrit justement Serge Halimi : Obama « paraît donc mieux armé qu’un autre pour « renouveler le leadership américain dans le monde ». C’est-à-dire réhabiliter la marque Amérique, rendre plus performantes parce que mieux acceptées — et plus accompagnées — les interventions des Etats-Unis à l’étranger… Pour ceux qui rêvent encore qu’un président « multiculturel » né d’un père kenyan serait le signe de la venue d’une Amérique new age et la farandole d’une ronde où tous les gars du monde se donneraient la main, le candidat démocrate a déjà dit qu’il s’inspirerait moins des Pink Floyd ou de M. George McGovern que de la politique étrangère « réaliste et bipartisane du père de George Bush, de John Kennedy et, à certains égards, de Ronald Reagan »(2).

Avec Barack Obama, la fin de l’hégémonie des Etats-Unis dans le monde n’est pas pour demain, et le mouvement pacifiste n’est pas près de renaître de ses cendres…

Notes

(1) Selon Stephen Ansolabehere, politologue à Harvard et au MIT, les Blancs ne représenteraient plus que 74% de l'électorat, contre 81% en 2004, avant la poussée démographique noire et hispanique de ces dernières années.

(http://canadianpress.google.com/article/ALeqM5iSyLBz4omJYs-z05Cyp_6jBQtVEA) .

(2) Le Monde Diplomatique, août 2008.



Principales Références

Site de Barack OBAMA : http://www.barackobama.com

http://yeswecan.dipdive.com/#/~/videoplayer/0/285/1583/~/

Son clip vidéo de 30 m dans son intégralité en plusieurs parties:

http://www.youtube.com/watch?v=a0JhEtzch4Y

« Yes, we can » Par Barack Obama (discours des primaires), http://www.monde-diplomatique.fr/2008/04/OBAMA/15782 - AVRIL 2008

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http://onlinejournal.com/artman/publish/article_3917.shtml

Mickey Z: Chomsky, Zinn, And Obama., Countercurrents.org, 24 October, 2008.

En complément, des vidéos :

Colin Powell : Crisis on January 21 or 22 (10/19/2008 videos) Meet the Press.

Colin Powell Endorses Barack Obama on Meet The Press (video), http://internationalnews.over-blog.com/article-24158169.html

Ralph nader on israel/Palestine , obama, mccain, 2 avril 2008 : http://internationalnews.over-blog.com/article-18379465.html

Ralph Nader: be prepared to be very disappointed with obama : http://internationalnews.over-blog.com/article-23637322.html

Ralph nader: Obama headed into the mother of all quagmires!, 2 » Octobre 2008, http://internationalnews.over-blog.com/article-24027975.html


Joëlle Pénochet est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.

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